Le porteur d’eau de Bintan

Il s’est approché doucement avec sa barque pleine d’eau. J’ai d’abord pensé qu’il était en train de couler mais ne remarquant aucun signe de panique sur son visage, je me suis dit qu’il devait certainement savoir ce qu’il faisait. Son petit moteur Seagle le propulsait à la vitesse d’un nageur moyen, autant dire qu’il n’était pas question pour lui de s’éloigner des côtes. Je me trouvais à l’arrière d’un vieux bateau en bois qui fait la navette entre Singapore et l’île de Bintan en Indonésie. Une fois accosté au petit débarcadère, l’homme au chapeau s’est amarré à notre « ferry » pour remplir nos réservoirs d’eau. Avec ces trous béants qu’il y avait dans sa coque, cela ne pouvait pas être de l’eau douce. Je suis à peu près certain que ce sont les réservoirs des toilettes qu’il a rempli mais, mon Indonésien ressemblant plus à un langage des mains très primitif, je n’ai pas réussi à comprendre pourquoi il naviguait avec cette barque trouée qui, aussi étrange que cela puisse paraitre, ne coulait pas. La scène n’avait pas l’air d’intriguer les autres passagers mais pour moi, le mystère du porteur d’eau de Bintan reste entier.

Pluies tropicales

Cette semaine un énorme orage s’est abattu sur Angra dos Reis. La route menant au chantier étant partiellement détruite suite aux pluies diluviennes qui ont touché la région la nuit du réveillon 2009-2010, c’est à pied que  nous parcourons les 5 derniers kilomètres vers Angra dos Reis. Nous avions quitté le bus ou plus exactement abandonné lâchement le chauffeur dans la longue queue de voitures qui attendaient de pouvoir passer. Nous marchions le long de la route quand des trombes d’eau se sont abattues sur nous. La foudre vient de tomber avec fracas à une centaine de mètres de nous sur un poteau électrique, en signant son passage d’une empreinte rétinienne blanche dans nos yeux effrayés et d’un nuage de fumée s’échappant des câbles carbonisés. Il faut se mettre à l’abri au plus vite. Une fois arrivé chez moi, j’ai photographié la foudre par la fenêtre du salon laissée fermée, j’avais trop peur qu’une boule feu ne rentre dans l’appartement… Le courant a été coupé ce soir la et ne fut rétabli que 24h plus tard.

Virées nocturnes à Bangkok

De gauche à droite il y a Pascal, Brice, Prae et Leon. C’est avec cette petite bande que j’ai découvert les nuits de Bangkok. Je ne me souviens d’ailleurs pas vraiment d’autre chose tellement cette ville est envoutante et hypnotisante une fois le soleil couché. Il faut avoir une santé de fer pour y travailler comme le faisaient mes quatre camarades tout en étant de toutes ces déambulations nocturnes. C’est inimaginable le nombre d’histoires qui peuvent vous tomber dessus et, sauf en restant sagement à la maison, il est impossible de savoir comment tout ça va se finir. On verra certainement le soleil se lever, on regrettera peut être un instant en buvant une aspirine un sommeil trop court, mais on recommencera à coup sur. Vous pensiez peut être en savoir plus pour essayer de comprendre tout ça? Je suis désolé de vous décevoir. Allez à Bangkok quelques jours, ne vous sentez pas obligé de voir les temples, le Bouddha couché ou les super Malls, sortez de chez vous quand la nuit tombe et vous saurez. Moi, je n’en dis pas plus.

Beauduc, en un mot.

En quittant Marseille, roulez vers l’ouest et empruntez l’autoroute du littoral, passez Martigues, Port de bouc et Fos-sur-Mer. Continuez toujours vers l’ouest et tournez à gauche en direction du bac de Barcarin. Traversez le Rhône et passez les Salins-de-Giraud. Débrouillez-vous pour trouver à l’ouest du village un chemin poussiéreux, empruntez-le et laissez-vous secouer pendant encore une dizaines de kilomètre. Le sable s’étend à perte de vue, vous venez d’arriver à beauduc, la fin de la route, un bout du monde à seulement 1h00 de Marseille et où le vent souffle quasiment tous les jours de l’année. Cette célèbre plage Camarguaise est l’un des rares endroits en France où tout est permis: les voitures sur la plage, les animaux, le camping sauvage, les feux de camps, le naturisme, etc, etc… Beauduc est un espace de liberté qu’affectionnent particulièrement les kites surfeurs. C’est avec mon ami Brice que je suis venu à Beauduc faire du Kite-surf pour la première fois. A l’époque, c’était il y à plus de 10 ans, nous étions très peu à nous essayer à ce sport. Aujourd’hui, des centaines de voiles s’élèvent dès le moindre souffle d’air. Ce sport a considérablement changé le paysage et pour longtemps.

Mais où fabrique t’on les Eoliennes?

Réponse: Au Maroc. Comme pour l’automobile, les services en ligne, le textile, l’informatique et j’en passe, la fabrication des éoliennes se fait dans les pays ou la main d’oeuvre est la moins chère possible. Les pays du Maghreb en font partie. Cette photo a été prise dans un chantier de construction métallurgique de Casablanca. C’est le genre de société qui construit tout se qui se fait à partir d’acier; pipelines, cuves, grues, bouées…  Cette image pourrait faire penser à une affiche de film de la série des James Bond mais il s’agit en réalité d’un mat d’éolienne vu de l’intérieur. Les taules d’acier arrivent de chine, elles sont roulées et assemblées au Maroc et sont ensuite expédiées aux principaux clients comme l’Allemagne, la Norvège et le Danemark.

Malabo

La photographie que j’ai choisie comme « en tête » de mon blog est celle de 2 enfants péchant d’une pirogue en bois dans la baie de Luba sur l’île de Malabo en Guinée équatoriale. Je suis arrivé à Luba par la mer à bord du bateau de support plongée, le Dynamic Installer. Nous avions rendez-vous avec un autre bateau pour charger des bobines de flexibles. Une rencontre loin des côtes du Nigeria pour éviter de payer des frais de douane, Luba étant l’un des rares « freeport » d’Afrique de l’Ouest. Je me souviens de la jungle dense de Malabo et de ses immenses sommets escarpés. Je me souviens de mes émotions en découvrant pour la première fois cette île volcanique aux côtes brumeuses. Je me voyais pirate cherchant un abri sûr pour revendre mon butin et faire un peu de contrebande. Nos kilomètres de tuyaux embarqués, nous sommes retournés dans les eaux territoriales du Nigéria. Quelques mois plus tard je suis revenu a Luba mais cette fois-ci pour débarquer du Dynamic Installer. C’est la dernière fois que je quittais ce merveilleux bateau après 3 années de navigation dans le golfe de guinée.

Vol à voile à Fayence

Le centre de vol à voile de Fayence dans le Var est un vrai repère de passionnés dont le look est proche des pionniers de l’aviation, blouson de cuir et lunettes noires « Ray Ban ». En foulant l’herbe du terrain vague qui sert de piste de décollage et d’atterrissage, on entre dans un monde d’aventuriers dont le courage et la connaissance des courants d’airs ascendants les emmènent de Nice au Mont Blanc, aller et retour, sans moteur. C’est en silence et avec légèreté que les planeurs se posent et sont ensuite ramenés à leurs hangars. En approchant ces aéronefs de plus prêt, on est alors frappé par la simplicité du cockpit et des commandes, preuve d’une recherche absolue de légèreté et de finesse, cette même finesse dont le pilote doit faire preuve pour mener ces magnifiques machines au travers des systèmes météos des sommets alpins.

La Défense sous le soleil de Novembre

En  ce jour de Novembre 2009 le soleil brille généreusement sur le quartier de la défense. A partir de midi, une foule de plus en plus compacte se regroupe sur les marches de l’arche pour manger sandwichs et plats à emporter. L’humeur générale est très bonne. Les conversations défilent mais se ponctuent toutes par un « et si nous ne retournions pas travailler? » La question est posée mais avant que 2h00 ne sonne, les marches se seront vidées et les immenses tours qui bordent l’esplanade se seront remplies à nouveau.